Paolo (Paul) Zuccarelli (24 aout 1886 à Milan, ou Brescia selon certaines sources, en Italie - 19 juin 1913 à Marcilly la Campgane) est un pilote automobile italien. Son nom est indissociable de ceux des pilotes Jules Goux et Georges Boillot, ainsi que de celui de l’ingénieur Ernest Henry, avec qui il forma la célèbre équipe Peugot dite des Charlatans.
Après des études à l’École des Arts et Métiers de Brescia où il obtint son diplôme d’ingénieur, et un rapide passage chez le constructeur Florentia, il entre à l’usine Hispano-Suiza en 1909, et débute en compétition au mois de mai, à la Coupe de Catalogne à Sitges, en catégorie « Voiturettes ».
Au contact de Marc Birkigt, le père des Hispano-Suiza, ses talents de pilote et de metteur au point se révèlent au grand jour, il mène la course, devant les Lion-Peugeot, pendant 3 tours avant d’abandonner, en panne d’embrayage ; il finira à une encourageante 6e place à la Coupe des Voiturettes, en juin, à Boulogne.Il vient se fixer en France en 1910.
Toujours chez Hispano-Suiza, en mai, il finit 3e de la Coupe de Catalogne, derrière les deux Lion-Peugeot, alors imbattables. En septembre, il gagne la Coupe d’Ostende, devant Georges Boillot (Lion-Peugeot). Le 18 septembre il gagne la Coupe des Voiturettes à Boulogne devant Jules Goux (Lion-Peugeot). Ce sera son dernier résultat en tant que pilote pour Hispano-Suiza, car ce constructeur se retire de la compétition à la fin de l’année 1910. En 1911, il est engagé par Lion-Peugeot pour remplacer le pilote Giosué Giuppone qui vient de trouver la mort à la Coupe des Voiturettes de Boulogne, en septembre 1910, et se retrouve à côté de ses adversaires de la veille,Jules Goux, Georges Boillot, et René Thomas, il débute par un accident à la Coupe des Voiturettes, à Boulogne au mois de juin, puis il signe une belle 2e place à la Coupe d’Ostende au mois de novembre, derrière son équipier Jules Goux. Début 1912, cette équipe de pilotes ayant réussi à convaincre Robert Peugeot de se lancer dans la création d'une nouvelle voiture de course, George Boillot fait appel à l’ingénieur suisse Ernest Henry pour la concrétisation et le développement de ce projet qui doit se dérouler, selon les conditions de Robert Peugeot, en dehors de l'usine, et dans le plus grand secret. Cette nouvelle équipe d’usine, qui sera surnommé les Charlatans par les cadres technique de chez Lion-Peugeot (appelés eux les Sorciers), aura pour but la création et le développement d’une toute nouvelle voiture de course, moderne, d’une cylindrée raisonnable, en opposition aux monstres que les autres constructeurs fabriquaient, et que les Sorciers mettront en chantier, puis abandonneront après comparaison des résultats, pour 1912. Il est de cette équipe celui qui sera, de par sa formation et ses connaissances techniques, le plus apte à seconder Ernest Henry afin de concrétiser les idées novatrices du groupe qui déboucheront sur la création des modèle L76, de formule libre, et L3 en formule 3L, et leurs dérivés EX3 et EX5, dont l’architecture moteur révolutionnera à jamais l’histoire de l’automobile. Le 25 et 26 juin, engagé Grand Prix de l'ACF, à Dieppe, avec la L76, il est contraint à l’abandon sur un problème d’allumage, la victoire revient à son équipier Georges Boillot.
Le 9 septembre, il finit 2e avec la L3, derrière Jules Goux, pilotant la L76, au Grand Prix de France, au Mans, le record du tour est signé par Boillot avec la 2e L76. Le même jour, au cours du même meeting, Zucca, diminutif dû à ses coéquipiers et repris dans la presse de l’époque, gagne la Coupe de la Sarthe, disputé en catégorie Voiturettes, avec la L3 en signant au passage le record du tour. L’équipe des « charlatans »
décrochera en tout 6 victoires en cette seule année, écrasant toute la concurrence européenne de l’époque. En mai 1913, l’équipe Peugeot traverse l’Atlantique avec deux pilotes, Zuccarelli et Goux, pour courir les 500 miles d'Indianapolis, avec les L76 de formule libre à cylindrée ramenée à 7.3L. La technique mise en place par Zuccarelli qui doit servir de lièvre et forcer les autres concurrents à la casse fonctionne à merveille, c’est la casse d’un roulement de roue, suivi d’un début d’incendie, qui le force à abandonner à son tour, non sans avoir au passage battu le record du tour en course, ouvrant la voie triomphale à son coéquipier Jules Goux. Malheureusement, il se tue le mois suivant, le 19 juin, avec très probablement son mécanicien Fanelli, au cours d'une séance d'essais sur route de la Peugeot type EX3 prévue pour courir le Grand Prix de France à Amiens le 12 juillet suivant, où ses coéquipiers finiront 1er et 2e. Ces essais se déroulaient sur la route d'Evreux qui n’était pas fermée à la circulation, sur la ligne droite de Nonancourt au niveau du territoire de la commune de Marcilly-la-Campagne dans l'Eure, lancé à grande vitesse, il ne put éviter une charrette de foin qui déboucha perpendiculairement d’un chemin et qui lui coupa brusquement la route. Une stèle est érigée à l’endroit exact de l’accident (GPS 48°49'44.77"N 1°11'4.96"E).